Partenaire de la première heure du Brets Funboard Tour AFF, Windsurfjournal.com s’associe cette saison au circuit national pour vous proposer une série de portraits, côté compétiteurs ainsi que côté coulisses. Après une belle saison 2024 sur le PWA World Tour, Pierre Macquaert est également un grand habitué du circuit national. Interview…

Windsurf journal: Pour bien te restituer pour tout le monde, peux-tu nous donner un éclairage sur ton environnement de vie et nous résumer ton parcours sportif ?
Pierre Macquaert : J'ai 26 ans et je suis originaire du nord de la France entre Sangatte et Wissant. J'ai fait mes premiers pas sur une planche à voile à l'âge de 9 ans puis j'ai ensuite eu un parcours classique de régatier : Bic 293, RS:X et dans le même temps le funboard (vague et slalom). J'ai fini par m'orienter complètement dans le funboard slalom pour la régate à l'âge de 14 ans, il me semble. Le format de course me correspondait mieux, je prenais plus de plaisir comparé à l'olympisme. Je continue aussi dès que je peux et que je suis à la maison les grosses sessions de vagues. Nous sommes gâtés dans la région, surtout l'hiver. C'est vrai que la discipline de prédilection est la vague sur les spots du nord, mais ça rend les sessions de slalom dans les vagues d'autant plus palpitantes et formatrice, notamment l'hiver... Pour mon parcours, j'ai fait mon premier championnat de France R120 en 2012, ma première AFF en 2014 et ma première PWA en 2016. Je suis à plein temps sur la coupe du monde depuis 2019 maintenant.

WJ : Tu es sur le circuit AFF depuis de nombreuses années, qu’est-ce que ça t’apporte et qu'apprécies-tu en particulier ?
PM : C'est vrai que ça fait un moment maintenant que tu le dis. Le circuit AFF est à mon sens une super école formatrice au haut niveau, quand tu es jeune, tu as la chance de naviguer avec les pros et je trouve ça hyper formateur, enfin en tout cas moi ça m'a beaucoup appris. Quand j'ai commencé les AFF, en finale, il n'y avait que des pros de la PWA quasiment, c'était de la folie ! Alors quand tu passais déjà en demi-finale, tu pouvais te dire que tu avais super bien navigué. Et puis au-delà du super entrainement que ça nous fait, il y a maintenant 2 titres de champion de France à la clef à la fin de la saison. Ça permet aussi de se jauger avec les autres pros avant le début de la saison PWA et à la sortie de l'hiver et ça, c'est top.

WJ : Les résultats dont tu es le plus fier et les déceptions éventuelles ?
PM : Il y a pas mal de résultats pour lesquels je suis content, j'ai fait plusieurs fois des podiums sur des étapes, ou quand j'étais en U21. Je suis resté longtemps dans le top 6 du classement annuel et la saison dernière en 2024 j'ai fini 3^ème en aileron. Pour les déceptions, il y en a aussi, mais ça fait partie du jeu pour gagner. Après la course, on refait toujours le monde en se disant "ah, mais si là, j'avais fait ça, à ce jibe ou ça à ce départ...etc." Mais comme dirait un bon ami à moi, ça ne sert à rien de "chialer", c'est fait donc maintenant, on passe à la suite.

WJ : L’intersaison est maintenant démarrée, c’est quoi ton planning en termes de rythme, d’entrainement, de vie personnelle, de travail, etc…?
PM : Depuis 3 ans, on finit la saison PWA assez tard, vers le 20 novembre environ. Pour ma part, je reste chez moi de la fin de la saison jusqu'à fin février. Je mets un peu le matos de race de côté pendant cette période, on navigue tellement tout au long de l'année donc une petite pause ça permet de recharger les batteries et la motivation et être d'attaque pour la nouvelle saison. J'en profite pour faire d'autres choses comme de la vague dès que je peux, mais aussi beaucoup de préparation physique. C'est aussi la période où tu renégocies tes contrats, mais aussi où tu vas chercher de nouveaux sponsors extra-planche. C'est hyper important en ce moment. Ensuite, je pars m'entrainer au Maroc avec Nicolas Warembourg fin février puis en rentrant, on attaque un stage Équipe de France à l'Almanarre avant la première étape AFF le week-end du 5 avril. Ça fait 3 ans que j'ai ce rythme et il me va bien donc je continue cet hiver.

WJ : Quels sont tes hobbies, tes occupations en dehors du windsurf ?
PM : C’est vrai qu'on est pas mal occupé toute l'année entre les entrainements et les compétitions, mais dès que je peux, je passe du temps avec mon entourage et mes amis. C'est important d'avoir un bon équilibre entre les compétitions qui sont stressantes, éprouvantes, et la rigolade, le plaisir avec l'entourage. Je passe également beaucoup de temps dans les salles de cross fit et de musculation, à la base, c'était simplement pour la préparation physique pour la planche, mais ensuite, c'est vraiment devenu quelque chose que j'aime faire. Je trouve que ça permet de travailler ton mental, le dépassement de soi et c'est bénéfique.  Au final, une barre de squat à 220 kg que tu dois relever, c'est comme border ta voile sur le premier bord au Jaï ou à Fuerteventura dans 50 nœuds de vent !

WJ : Un spot, une planche, une voile, ce serait quoi ?
PM : À la maison, Sangatte au mois d'août, en aileron, 5.6 m² et 62,5 cm à marée basse !

WJ : Quelles sont tes ambitions (sportives ou autres...) pour la suite et comment te projettes-tu ?
PM : J'ai fait une belle saison 2024, ma meilleure d'ailleurs, donc j'aimerais continuer sur cette lancée et rester polyvalent entre le slalom aileron et le foil, je trouve que c'est important. Pour les résultats, on verra bien, mais j'ai encore pour objectif d'être dans le top 15 mondial (ou mieux !) dans chaque discipline.

WJ : Pierre, je te laisse le mot de la fin, qu’as-tu envie de dire à la communauté sportive qui va te lire ?
PM : Je tenais à remercier toute l'équipe de l'AFF pour leur engagement et leur dévouement au circuit qui à mes yeux est hyper important, que ce soit pour la jeune génération qui veut un tremplin vers le haut niveau ou les "grands". Et puis, vive le Windsurf et à bientôt sur l'eau !

Interview réalisée par Michel Merceur

Source : Pierre Macquaert
Photos : Photosportnormandy.fr